L’alliance du travail de la voix selon l’approche de Roy Hart et de celui du rêve dans la psychologie jungienne

Article écrit par Delphine Cam, chanteuse, professeure de voix.

A l’origine du Centre Roy Hart, un groupe de chercheurs passionnées par la voix en tant que lien entre corps et psyché.

L’histoire du Centre Roy Hart a commencé par la recherche personnelle d’un homme, Alfred Wolfson, qui est rentré traumatisé des batailles dans les tranchées pendant la 1ere guerre mondiale. Chanteur avant la guerre, il avait totalement perdu sa voix au retour de celle-ci.

Étant juif Allemand et ayant dû s’exiler à Londres durant la montée du Nazisme en Allemagne, il s’est attelé durant des années à se libérer de son traumatisme physique et psychologique à travers une recherche passionnée de la « voix humaine ».

Un certain Roy Hart, acteur de théâtre, est devenu son élève parmi d’autres et l’a rejoint dans ce travail de recherche dont il a pris la suite.

Ils ont été une bonne quarantaine à entrer passionnément dans le sillon de Roy Hart, et c’est ensemble qu’ils se sont installés dans un « château » (en ruine!), dans les Cévennes que nous connaissons maintenant comme le Centre artistique International du Roy Hart.

Initialement, cette communauté était entièrement dévouée à la recherche vocale et la vie dans tous ses aspects était support à ce travail. Les rêves, notamment, étaient écrits chaque matin, partagés et « exploités » pendant les cours de chant qui étaient donnés, échangés quotidiennement.

Commencer un cours de chant en racontant un rêve

Cette « coutume » est restée après la dispersion de la communauté au fil des décennies passant et il n’est pas rare que lors d’un stage ou d’un cours individuel, nous commencions par demander s’il y a eu des rêves signifiant pendant la nuit.

L’état de présence accrue pendant un cours de chant, en plongeant dans le son, permet de laisser ressurgir de nouvelles images à partir de celles d’un rêve, et d’en dégager des émotions.

On peut choisir un élément du rêve, ou plusieurs, et les « incarner » en chantant, leur donner la parole. Parfois cela peut donner de la clarté sur le rêve en question, éclairer des zones d’ombres de la psyché.

Pour ma part, j’ai souvent expérimenté la présence de rêves intenses pendant les stages où je fus élève.

Ces rêves m’apparaissaient clairement être en lien avec l’invocation d’une énergie rarement exprimée, ou dans le ré-investissement d’une partie « muette » de mon corps par le son ou le mouvement lors des propositions de stage..

La voix peut être un bon partenaire des rêves pour aider la psyché à se faire entendre !

Le rêve au service de l’art pour un art au service du vivant

L’utilisation d’images oniriques, ou d’archétypes fait partie intégrante de ce travail de la voix. Les rêves en sont une source inépuisable !

Beaucoup de personnes, lorsqu’elles parviennent à se laissent aller dans l’expérience, témoignent à la fin d’un cours avoir eu l’impression de vivre un voyage.

Incarner physiquement et vocalement un mot, un son, une image, nous permet de laisser au porte-manteau la personnalité qui restreint l’accès à la créativité dans l’improvisation ou l’interprétation.

Comme toute chose, la voix peut se trouver enfermée dans le domaine du connu et de la répétition, elle cesse d’être alors le feu du vivant, le « verbe à l’origine de la création ».

En plongeant dans les images, en leur donnant consistance par le son, nous les rendons visibles et audibles, nous leur donnons vie. Nous donnons vie à notre voix dans une forme d’art vibrant et incarné.

L’alliance du travail de la voix et de celui de la psychologie Jungienne

Selon Jung, le rêve est une sorte de théâtre dans lequel l’inconscient se manifeste à travers des symboles et des archétypes. Dans ce rêve il y a des éléments de la psyché individuelle et des éléments de la psyché collective. Il est donc très intéressant d’utiliser la dimension du groupe pour tenter de faire parler nos rêves et faire remonter à la conscience les messages de l’inconscient !

J’ai souvent pu observer que le temps d’un stage la portée du travail de la voix est augmentée par la présence des autres. La dimension collective devient catalyseur pour des prises de consciences.

D’« étranges coïncidences » d’histoires semblent, s’y on y prête attention, se répondre. Comme une constellation où tout est à sa place comme par magie, le stage peut être un vrai théâtre mettant en scène des parts de nous qui veulent émerger des profondeurs ! La base du travail de la voix selon Roy Hart étant le théâtre, bon nombre des ateliers que nous proposons vont favoriser l’expression des représentations archétypales.

Dans le stage « La Voix du Rêve », du 1 au 3 Novembre, en Cévennes, grâce aux outils thérapeutiques de Marion Rebérat, formée au travail autour des rêves selon l’approche de C.G. Jung, nous allions Voix et Rêves pour une plongée en profondeur.

Nous allons explorer en groupe la dimension individuelle et collective du rêve à travers le travail de la voix et du corps, et des rituels liés à la pratique chamanique de Marion qui utilise entre autre des plantes favorisant le souvenir des rêves et les rêves lucides.

En lire plus ici : https://www.terre-happy-universelle.fr/stages-2/stage-chamanisme-voix-cevennes

Inscriptions ouvertes ici : https://www.helloasso.com/associations/association-tous-nos-possibles/evenements/voix-et-chamanisme-explorer-la-voix-du-reve

Delphine Cam -Oondes son site

 

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